Web 2.0, Opinion, Marketing & Communication

mercredi 28 janvier 2009

Troll : le prix de la conversation ?

Comme l'analysait récemment François sur Internet & Opinion, il n'est pas facile de faire du particpatif, de générer de la participation, du commentaire. Les skyblogs l'ont bien compris et les teenagers ne s'y sont pas trompé : pour exister il faut être lu, et pour avoir l'air d'être lu il faut des commentaires qui eux mêmes généreront des commentaires.

Quand on s'intéresse à d'autres blogs, la question est la même. Un expert se doit d'être lu et commenté par ses pairs, question de crédibilité. Étrangement, si tout oppose un skyblog et un superbe blog pro sous wordpress et un skyblog de collegien, la problématique est la même... et les stratégies sont similaires, sauf qu'elles sont plus facilement affichées chez les plus jeunes, comme l'illustre ce service d'échange de commentaires
lachetes.com qui promet "10 coms sur ton blog tout de suite !".

Troll or not Troll ?
L'ère de la conversation, c'est aussi parfois l'ère du blabla et pour un commentaire intéressant ou éclairant combien de commentaires intéressés ou inintéressants ? En matière de conversation, les forums ont une longueur d'avance puisqu'ils n'ont pas attendu le web 2.0 pour exister. Ils ont donc un bagage conceptuel qui s'adapte bien aux blogs et site communautaires, et dans le cas des commentaires, le concept de Troll est particulièrement approprié (d'autant que d'une certaine manière chaque billet peut se transformer en forum éphémère).

Le terme troll provient de l’expression trolling ou pêche à la traîne qui est une ligne munie d’hameçons, les remarques polémiques constituant un troll étant considérées, métaphoriquement, comme des appâts destinés aux contributeurs qu’on veut hameçonner. Les personnes se rendant coupables de trolling ont été appelées, progressivement, des Trolls, en allusion aux monstres laids et déplaisants de la mythologie nordique ; par ailleurs, dans le jeu Donjons et Dragons, les trolls ont une capacité de régénération, les membres découpés repoussent en quelques heures, la comparaison avec les fils de discussion qui se multiplient est d’autant plus judicieuse.

Dans son numéro hors-série Geek, Technikart nous livre sa typologie des Trolls :
  • L'Egotroll : le seul but de son intervention est de renvoyer vers son site ou son blog qui s'affiche en lien
  • Le troll brutal : il cherche à tout prix à lancer la polémique par tous les moyens
  • Le troll pervers : un message en apparence normal qui contenant une perfidie ou une maladresse visant a susciter une réaction, comme une faute d'orthographe
  • Le troll militant aussi surnommé "Fatal flatteur" (a un lien de consanguinité avec le Fanboy)
Alors, vrai commentaire ou troll ? contributif ou intéressé ? flatteur ou enthousiaste ? Troll intentionnel ou accidentel ?

mardi 27 janvier 2009

La vraie vie des journalistes ?

Vu sur le blog de David Bénard, une série de vidéos du RAJ ou Rassemblement des Associations de Journalistes, un collectif regroupant de nombreuses associations professionnelles (et dont la liste est disponible ici) réalisées par un collectif de journalistes. Un constat critique sur certaines réalités du métier de journaliste en 2009, entre pression économique, exigence de qualité et stratégies éditoriales dictée par une vision marketing... dure dure la vie de relais d'opinion. La vraie question est de savoir à quel point on est dans la caricature ou en face de situations crédibles.


vendredi 23 janvier 2009

3001, Odyssée de l'Express... so what ?

On en a entendu parler, et on a suivi avec intérêt l'expérience initié par l'hebdomadaire. Portée, tambours battants par Eric Mettout et Eric Maillard, l'opération aura suscité la curiosité des blogueurs, de journalistes... et même de quelques internautes. Reconnaissons au moins que le titre a trouvé une manière plus intelligente que d'autres pour aborder la question des blogs. Quant à l'angle de l'annonce, on regrettera peut-être le coté un peu éculé et racolleur de l'opposition entre journalistes et blogueurs.


Une pub pour l'opération en pleine page dans le magazine... visible à la page 158 !

La question, in fine, c'est avant tout de savoir si cette opération relevait vraiment d'une volonté, comme le revendique le Christophe Barbier dans son edito, de rénover le journalisme, je cite "Le journalisme de grand papa est mort, vive le néojournalisme". Pour moi c'est une déception et on comprend mieux la prudence affichée sur le site qui annonce que pour l'Express, l' "histoire qui se poursuit sur Internet et s'enrichira peut-être, demain, de l'apport de la blogosphère". Tout est dit, et je compends mieux la remarque de Gaduman sur le peu de visibilité offert aux contributions des blogueurs sur le site. Cette discretion donne à l'affaire l'aspect d'une pure opération de communication plus que d'une réflexion de fond sur l'articulation entre le blogging et le journalisme. Un lien renforcé avec les blogueurs, qui se montreront peut-être plus bienveillants à l'égard du titre après cette expérience (et afficheront peut-être la bannière de l'opération sur leur blog). Dommage de voir un tel décallage entre l'ambition du projet et la timidité de l'Express pour l'afficher. Quant à la version papier, je pense sincèrement que 80% des lecteurs n'auront pas décelé la démarche dans les pages de ce fameux n°3001.

Pour la liste complète des articles, dont quelques très bons papiers, par ici.

mercredi 21 janvier 2009

Et si les marques avaient des sensibilités politiques ?

Qu'il s'agisse d'un artiste ou d'une marque, la question est toujours de séduire le plus grand nombre. Il est donc habituellement conseillé de ne pas mêler business et politique. Trop clivant trop risqué. Mais parfois l'enthousiasme l'emporte, c'est un peu la victoire de l'émotion sur la raison. En ce qui concerne l'émotion, la période est plutôt propice aux épanchements (sauf chez nos amis financiers, toujours soucieux de maintenir leur cynisme en toutes circonstances). Coup de folie ou coup d'audace ? Pepsi n'a pas hésité à afficher son enthousiasme suite à l'élection d'Obama à travers une campagne d'affichage dans la ville de Washington à l'occasion du discours d'investiture qui a attiré hier plus de 2 000 000 de visiteurs.



D'ailleurs, ce n'est pas le premier coup d'éclat car la marque a aussi exploité le web avec le site refresheverything.com invitant les internautes à mettre en ligne une vidéo "lettre ouverte" à destination du président, dont la plus célèbre a déjà fait le tour des médias.



Je trouve l'idée sympa. D'une certaine manière pour séduire, il faut aussi des aspérités, des goûts et des préférences ! De plus, les collaborateurs de Pepsi ont très tôt manifesté leur soutien pour le candidat Obama. Si en plus c'est un outil qui se met au service de la cohésion interne !

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