Web 2.0, Opinion, Marketing & Communication

lundi 11 août 2008

Le sens caché des éléments du quotidien


Pour tous ceux qui ont déjà effleuré la sémiologie, ou sémiotique, l’oeuvre de Roland Barthes est un incontournable. Dans Mythologies, il décortique les symboles de son époque (la DS, l’Abbé Pierre…) allant chercher au-delà du « signifiant » (le mot ou l’expression), le symbolisme des choses, le fameux « signifié ».

On ne peut que constater que derrière certains objets, certaines marques ou certaines personnalités se cache une signification plus profonde, un symbolisme. C’est sûrement ce symbolisme qui explique le succès de « buzz words », ces expressions qui éclosent et que l’on entend partout. Au-delà ce que désigne le mot ou l’expression, s’incarne un peu ce qui fait l’air du temps. S’interroger sur ces « mythes » est un loisir passionnant que peu de gens peuvent s’offrir. C’est la mission que se sont fixé Dominique Quessada et Camille de Toledo avec l’excellente chronique « Mythographies ». Cette chronique, en 25 épisodes diffusés sur France Culture, est accessible gratuitement en podcast sur le site de Radio France.

Pour ceux qui aiment s’interroger ce que l’on perçoit sans toujours approfondir, vous pourrez découvrir des regards aiguisés sur des signes aussi différents que « Le petit », « Paris-Hilton », « Le mot de passe », « Le hummer », « La tente Quechua » ou « Le GPS ». Mythographies s’impose comme un rendez-vous immanquable dont on peut espérer qu’il trouvera sa place dans la grille de rentrée.

lundi 4 août 2008

Soyez sympas rembobinez

Je viens de découvrir avec du retard cet article de Stratégies par Alexandre Debouté (qui a d’ailleurs oublié plein d’initiatives intéressantes, ce n’est pas ça qui me pousse à faire ce billet... mais quand c'est même c’est Stratégies !). J’ai donc découvert que Plublic Systeme .m, agence qui semble vraiment décidée de se positionner sur le online, après avoir généreusement offert un intéressant mapping des forums les plus actifs par le géographe de la blogosphere, viendrait de lancer un blog... Un copier/coller plus tard me voici sur mediassociaux.net et à ma grande surprise ce tout nouveau blog contient des archives datant... de 2005 ! Incroyable, me dis-je, ils ont trouvé la machine à remonter le temps (utile pour les coups durs) mais à y regarder de plus prêt je constate :
  • qu’ils ne sont pas inédits, tous les billets datés d’avant juin 2008 sont tirés du blog de Fred Cavazza ou de ses articles publiés ailleurs
  • que les premiers billets d’autres auteurs ne font leur apparition qu’en juin 2008

Si on peut comprendre qu’ils se soient dit qu’un blog sans archive ça craint... Je me dis qu’un blog avec les archives des autres (même si on achète des heures à F. Cavazza, même si on aime bien ce qu’il écrit et même si je ne sais pas quoi d’autre) c’est encore moins bien.

Alors on verra ce que ça va donner avec le temps mais je crois que la création d’un blog, c’est intéressant si ça apporte quelque chose de différent. Si je veux du Cavazza (et ça m’arrive souvent) je vais sur Fredcavazza.net, ce que je peux aller chercher sur blog de Public Systeme .m c’est la vision de cette agence pas de celle de ses partenaires, aussi brillants soient-ils. Enfin question de point de vue.

Twitter, quels usages en communication ?



Twitter a longtemps été considéré comme un gadget high-tech inutile pour geeks, nolife et autres exhibitionnistes du web. Il semble que cet outil de communication trouve une place dans le dispositif de communication d’entreprises et de personnes publiques. C’est aux Etats-Unis que le phénomène prend de l’ampleur dans un contexte pré-electoral propice à l’expérimentation et la créativité en matière de communication (la dernière présidentielle en France a d’ailleurs largement fécondé la blogosphère hexagonale).

Twitter est souvent critiqué, principalement pour 2 raisons :
  • Les pannes endémiques qui touchent le service (ce qui a même permis à l’illustration des pannes de devenir quasiment un objet culte)
  • Les limites de ce service : des messages limités à 140 caractères, un outil à mi-chemin entre la publication et le social networking (on ne suit pas un media mais bien une personne). C’est en fait un moyen de communication qui conditionne fortement le contenu de la communication avec des dérives caricaturales… Quand on a peu de mots, on ne peut pas se payer le luxe des nuances et autres subtilités de langage. Cependant, ce sont ces limites qui font le charme de Twitter.

Globalement ces critiques sont fondées et je suis moi-même assez sceptique sur le potentiel de cet outil. Cela dit, comme ce sont les usages qui font les échecs et les succès, l’émergence de Twitter dans l’arsenal de communication des candidats à la présidentielle américaine mérite qu’on y prête attention malgré le coté confidentiel et confiné du service en France avec quelque 6000 utilisateurs (l’Antichambre de la blogosphère pour reprendre les mots de Cedric Giorgi). Le service peut d’ailleurs compter sur des ambassadeurs/prescripteurs enthousiastes sur la toile.

À quoi peut servir Twitter ?
Si la question est simple, la réponse l’est moins tant l’imagination est féconde parmi les utilisateurs.

Communiquer en temps réel avec ses publics
C’est une évidence, mais c’est fondamental. Comme le principe de Twitter et de suivre un auteur, l’outil est intéressant car il permet potentiellement d’entrer en relation directement avec son public. C’est le même intérêt que le blog mais en plus sélectif. Reste que comme Twitter est un service assez confidentiel, il y a fort à parier que parmi les followers d’un homme politique ou d’un patron, il y aura quelques journalistes qui pourront traiter la confidence de la même manière qu’une confidence obtenue par un autre moyen. Si Twitter ne peut permettre de contourner le journaliste, il permet de fédérer une communauté et de modifier la chronologie d’annonce : on peut communiquer simultanément un message à différents publics ce qui peut s’avérer utile surtout dans un contexte polémique ou les petites phrases tiennent lieu de grandes annonces.

Prendre le pouls de l’opinion
Ou plutôt les leaders d’opinion, à des échelles très différentes. En effet, comme les utilisateurs de Twitter sont des blogueurs, des communicants et désormais des politiques, il devient de plus en plus intéressant de surveiller ce qui buzz sur Twitter car ça pourrait bien devenir ce qui buzz sur la toile et sur les médias traditionnels. Par exemple, le fait qu’un blogueur annonce sur son Twitter qu’il a l’intention de se rendre à un événement ou une présentation peut inciter ses followers à s’y rendre également ou au moins à s’y intéresser.
C’est également utile dans une perspective CRM.

Lancer un buzz ?
Selon le blog Marketing 2.0, Twitter pourrait constituer un outil puissant pour lancer un buzz. Sans revenir sur la multiplication, pour tout et pour rien, de tentatives de buzz, je suis un peu sceptique sur cet usage. Si, en effet, certains buzz sont partis de là, je ne reste sceptique sur le potentiel de dispersion d’une information diffusée via Twitter. Au mieux, il peut s’agir d’un outil complémentaire intégré à un dispositif beaucoup plus large.

Il y a d‘autres utilisations potentielles :
  • Le micro-journalisme pour couvrir un événement en temps réel. Mais, dans ce cas, on en revient aux contraintes du service. Un blog me semble plus souple et complet que le micro-blogging pour rendre compte d’un événement. Le micro-blogging a le défaut de contribuer à assécher l’information et relativiser la valeur ajoutée journalistique (analyse, mise en perspective…).

Même si le service ne soit pas nouveau, c’est sans doute cette année qu’il va voir son utilisation par les communicants se développer. Passé de l’état de start-up illustrant à merveille les dérives égocentriques et stériles de la blogosphère, Twitter s’impose désormais comme un des services à fort potentiel du Web 2.0. À la clés des micro-audiences ultra-qualifiées et mobilisées. Reste au service à gagner de l’argent…