Web 2.0, Opinion, Marketing & Communication

lundi 24 septembre 2007

Des pensées en images... visual thinking

Comme je suis un inconditionnel de son blog et de ses merveilleux schemas sur les mécanismes d'opinion du web 2.0, voilà la dernière mouture de la bibliothèque de visuels de David Armano (Logic + Emotion). Utiles, ludiques et généralement inspirés, ses visuels parviennent à exprimer en peu de mots des choses qui pourraient nécessiter de noircir des pages et des pages de papier.

vendredi 21 septembre 2007

La technologie façon Michel Gondry

Michel Gondry a vraiment beaucoup de talent… ça, j’avoue que ce n’est pas nouveau pour ceux qui connaissent ses créations (clips pour Bjork, docu Dave Chapelle’s Block Party…). Par contre ce qui est nouveau c’est que son talent créatif commence à être vraiment reconnu et exploité intelligemment par des marques qui n’ont pas peur d’une créativité débridée et joyeuse. Deux belles campagnes signées Michel Gondry donc, l’une pour HP (voir sur Digital Mindset, le blog d’Eric Kintz) et une seconde pour Motorola que je trouve géniale. Séguéla disait « moins de test, plus de testicule », on pourrait dire ici, moins de tests plus de créativité.

Michel Gondry pour Motorola



L'ordinateur personnel pour HP



Je ne me lancerai pas dans une analyse alambiquée de ces campagnes, mais c’est agréable de voir des marques high tech oser faire des choses différentes. Moins lisses, propres et sans aspérité que la plupart des autres, Apple inclus. Enfin en matière de créativité, chacun sa sensibilité mais cette manière de développer un univers propre est très rafraichissante.

jeudi 20 septembre 2007

Les réseaux sociaux, une opportunité pour les causes humanitaires ?

Pas si sûr quand on regarde l’argent levé par l’application «causes » de Facebook, la star montante du social networking. Pourtant les perspectives pouvaient apparaître prometteuses : un espace virtuel, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, affinitaire, peuplée majoritairement de jeunes urbains éduqués et technophiles. Mais pour rebondir sur un billet d’Adam Kesher, la question de l’intérêt économique de la présence d’ONG sur les plateformes mérite d’être posée. On le sait, sur facebook on est dans espace paradoxal avec une implication personnelle à la fois intime et superficielle.

Combien ça rapporte à une cause d’être sur facebook
(41 000 000 de membres actifs selon Mashable) ?
Une question légitime pour des causes qui ont des besoins permanents de financements… Force est de constater que ça ne rapporte pas beaucoup d’argent. Si on fait un rapide calcul, pour les 5 causes les plus populaires de cette plateforme la moyenne des dons est bien inférieure à 1$.
  • La lutte contre le cancer du sein : 1 605 878 membres pour 33 520 $ collectés soit 0,02$ par membre
  • La lutte contre le réchauffement planétaire : 705 670 membres pour 9 756 $ collectés soit 0,01$ par membre
  • La lutte pour les droits des animaux : 605 033 membres pour 10 158 $ collectés soit 0,01$ par membre
  • Save Darfur : 501 191 membres pour 36 789 $ collectés soit 0,07$ par membre
  • Lutte pour l’interdiction des combat de chiens : 310 091 membres pour 11 821$ collectés soit 0,3$ par membre
Je ne critique pas cette passivité d’autant que si vous regardez attentivement, vous pourrez voir que mes « scores » sur l’application Causes visibles dans la capture d’écran ci-dessous sont de 0 recrutements et de 0$ de dons... Mais je trouve ce constat intéressant parc qu’il montre bien la particularité de la socialité de facebook. C’est quoi un friend facebook ? c’est quoi l’engagement sur facebook ? Pour l’essentiel c’est juste un clic en réponse à une sollicitation d’un « friend » que l’on ne connaît parfois même pas (sûrement plus que parfois pour les gens qui ont plusieurs centaines voir milliers de « friends »).



Pas de l'argent mais... de l'adhésion !
Pourtant, si ces plateformes ne permettent pas de lever efficacement des dons, elles sont quand même des outils d’opinion intéressants. C’est un peu comme une pétition permanente, un blanc seing. Des causes qui peuvent revendiquer plusieurs centaines de milliers de supporters en ligne peuvent très bien s’en servir comme d’une arme de lobbying, une preuve que la cause bénéficie d’une assise populaire et durable… C’est également un levier de mobilisation très puissant. Tous ces adhérents virtuels sont comme des cellules dormantes qui peuvent être activées à tout moment. C’est la technique des alliés, comme en communication de crise. On se tisse un réseau d’amis afin de pouvoir bénéficier de leur soutien quand la situation le justifiera. Reste à voir si ces causes sauront faire un usage pertinent de ce bras armé en sommeil.

C'est finalement cette démarche de recrutement d'alliés qui semble la plus pertinente sur facebook. Les entreprises et les marques peuvent aussi établir leur réseau et définir une forme de relation adaptée : proximité, respect... en trouvant un rythme et en donnant du sens à cette existance online. Car en temps de crise, avoir des alliés visibles c'est une condition essentielle pour faire entendre un autre point de vue que les attaques et les polémiques.

lundi 10 septembre 2007

Jour de deuil : Bizot nous a quitté et laisse Nova orpheline

Jour de deuil, aujourd'hui pour une personnalité des médias qui compte énormément. A mon avis une personne qui a profondément fait évoluer le paysage médiatique de par l'ouverture et l'éclectisme qui a insufflé, de par la curiosité et le goût du talent en général et des talents en particulier.

Certainement un précurseur de la diversité et de la fécondité des regards croisés et différents que les blogs prolongent aujourd'hui... Trop jeune pour être un nostalgique d'Actuel, je suis issu de la génération Nova : ce produit médiatique hybride et étonnant que Bizot a créé, fécondé et inspiré. C'est LE média qui a forgé ma culture musicale, nourrit mon goût personnel pour le Hip Hop et ouvert mon univers vers des curiosités musicales, des choses parfois bizarres, souvent étonnantes, presque toujours enrichissantes. Et surtout merci pour tous ces vendredis soirs à écouter fiévreusement le Dee Nasty Style avec Big Brother Hakim, le Cut Killer Show (et oui, avant de devenir une marque Cut Killer c'était un DJ de talent accompagné d'un MC aux freestyles de légende) bien avant que Pierre Bellanger et Skyrock n'aient même entendu parler de ce genre musical.

Longue vie à Nova, merci pour toutes ces belles années et pour toutes celles qui nous attendent encore. Bizot l'avait compris, ce qui est intéressant c'est ce qui est à la marge, ce qui dépasse les bornes, ce qui marche en dehors des clous...Les blogs participent désormais à la multiplicité des regards, à la curiosité et la diversité qui fait toute la richesse de la culture au sens large. L'esprit blog, c'est l'esprit underground, et l'underground français c'est un peu Bizot.

A lire sur Bizot :
  • L'article de Pascale Nivelle sur ce blog : http://paris70.free.fr/bizot.htm
  • Le petit hommage sur novaplanet.com : http://www.novaplanet.com/

mercredi 5 septembre 2007

Une approche publicitaire intelligente pour les site de social networking ?

Comme je le notais dans un précédent billet, publicité et réseaux sociaux ne font pas (encore ?) bon ménage. Il faut dire qu’il y a des raisons de la critiquer dans sa forme embryonnaire. Entre les publicités affichant Le Pen en France (à lire chez Charles Nouÿrit qui a réagit avec brio) et la levée de bouclier d'annonceurs brtinaniques ne souhaitant pas apparaitre sur la page du British National Party, il y a manifestement de petits couacs au démarrage. Ciblage improbable, des annonceurs qu’on qualifiera de segmentants et des expositions incontrolées pour les marques soucieuses de conserver une certaine maitrise… Pas difficile de comprendre la frilosité d’annonceurs qui hésitent à aller sur des plateformes qui manquent encore cruellement d’études fiables et de dispositifs rassurants sur leur potentiel publicitaire.

Initiative Insight and Futures a mené une étude (Invision Study for Social Marketing) pour faire un point sur ces questions. Advertising Age en a relayé les principaux résultats avec une interview de Jushua Sarpen (lisible intégralement et gratuitement ici, les archives d’AdAge étant payantes). Je trouve qu’il y a quelques conclusions intéressantes, bien que l’étude ne soit pas accessible (à ma connaissance) ce qui interdit tout regard sur les détails méthodologiques (visiblement des questionnaires autoadministrés sur un echantillon de 1300 personnes).

Les réseaux sociaux : un croissance liées à l’élargissement de leurs audiences
Selon l’expert d’Initiative (M. Sarpen), la principale évolution sociologique des sites de social networking est l’élargissement de son audience. Déjà présents depuis pas mal de temps, les ados ne font plus la croissance de ces plateformes, la plus forte progression en audience concerne les 18-34 ans donc une cible au pouvoir d’achat plus intéressant pour les marques.

Une fragmentation du paysage des sites de Social networking
La prochaine étape sera, toujours selon cette étude, la multiplication et la fragmentation des plateformes avec des positionnement de plus en plus spécifiques, c’est déjà le cas de LinkedIn et de Viadeo sur le networking professionnel et on voit émerger de nouvelles plateformes comme Mon Goosto, une plateforme dédiée au web gourmand. Spécialisation donc, avec à la clé une qualification des audiences toujours plus fine. Reste à savoir si les internautes sont prêts à fréquenter autant de plateformes qu’ils ont de passions ou de hobbies…

Une audience importante… mais très peu de « temps de cerveau disponible »
C’est un des constat majeur de l’étude : les internautes qui fréquentent les plateformes comme Facebook le font fréquemment mais y restent très peu de temps. Donc s’il y a du monde, pour parler il faut le faire dans un format très court et impactant… pas de place pour le bavardage et les messages trop complexe. Surement pas le bon endroit pour les campagnes de sensibilisation et à vocation pédogogique.

Il y a donc 2 pistes qui se dégagent de ces constats :
  • Développer des approches plus intégrées aux univers de ces plateformes notamment en utilisant les fonctionnalités multimédias existantes ou potentielles (vidéos, animations, widgets…)
  • Trouver les solutions pour utiliser intelligemment les réseaux sociaux et les mécanismes de prescription. C’est par des démarches incitatives que la prescription pourrait vraiment décoller, on ne prescrit pas une publicité ou un espace brandé pour le plaisir… il faut avoir quelque chose à y gagner (réductions, cadeaux, goodies…).

En fait, peut-être que la publicité sur les réseaux sociaux et son essor dépend plus des internautes que des plateformes et de leurs régies. Mais qui est prêt à échanger un modèle où on discute avec quelques régies avec un modèle qui dépend de milliers d’internautes dispersés, indépendants et souvent critiques ? Peut-être qu'un modèle inspiré de Blogbang... à condition que personne ne se sente laisé, ce qui n'est pas encore le cas pour le concept de Publicis.